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caroline

pour que je puisse avoir de vos lettres. Il faut qu’elles passent par la Russie ; mais qu’est-ce que cela fait, si elles me parviennent une fois ? Je voudrois être aussi sûre que ceci vous parviendra. Je ne savois comment faire pour vous écrire ; heureusement ma tante m’a donné une liste à copier. Dès qu’elle me regarde je fais un chiffre, et dès qu’elle sort j’écris une ligne. Quand j’aurai fini, je pourrai peut-être la donner à cette pauvre Charlotte, qu’on m’ôte, parce qu’elle auroit pu m’aider, parce qu’elle vous aime, et nous rendra bien ce petit service. Je suis fâchée d’attraper ainsi ma tante ; mais elle… Comme elle m’a trompée ! Jusqu’à ce soir je ne savois pas un mot de ce départ ; non, je vous le jure, pas un mot. N’est-ce pas bien affreux ? Partir ainsi sans vous revoir ! Ah ! je pleure si fort que je ne puis plus écrire ; et puis ma tante va revenir. Ma liste ne ressemble plus à une liste