Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
de lichtfield.

moiselle, en me disant adieu, m’a mis ceci dans la main… C’étoit un papier chiffonné à mon adresse.

» Je le pris, je l’ouvris promptement, et d’abord je n’y compris rien : c’étoit une note de vaisselle et autres effets. Enfin je découvris entre les lignes et les chiffres ce qui me regardoit. « Ah ! monsieur de Lindorf, me disoit-elle, nous allons partir pour Dresde dans quelques heures ; nous y resterons long-temps, bien long-temps, peut-être toujours. Qu’allez-vous penser quand vous viendrez demain, et que vous ne retrouverez plus votre petite amie ? Serez-vous affligé comme elle ? Oui, soyez-le un peu, je vous en prie ; mais pas trop cependant, car je vous promets de penser à Dresde comme à Berlin, et comme je penserai toute ma vie ; et puis n’ai-je pas un frère, un bon frère ? Écrivez-lui tout de suite, et, si vous voulez me répondre un mot, envoyez-le-lui. Il n’y a que ce moyen