Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
caroline

J’ai craint que ma position brillante et la faveur dont je jouis n’engageassent peut-être la femme à qui je m’adresserois, au sacrifice d’une inclination antérieure. J’ai craint d’acquérir des droits usurpés sur un cœur engagé ailleurs, de séparer, sans le savoir, deux amans que je rendrois malheureux, et de l’être moi-même à l’excès quand je viendrois à le découvrir.

» Vous me connoissez trop, mon cher Lindorf, pour croire que je veuille vous faire des reproches quand je vous ouvre mon cœur. Vous savez ma façon de penser sur l’accident qui changea ma figure. Elle est toujours la même, et je vous jure de nouveau, que je me félicite tous les jours de pouvoir me livrer à mon goût dominant, et suivre la carrière qui me convenoit le plus : heureux d’avoir pu, dans celle que j’ai quittée, donner des preuves de mon courage et de mon zèle pour mon roi, et de