Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
de lichtfield.

pouvoir le servir actuellement dans un autre genre ! Il a besoin de bons ministres, autant que de bons généraux. Je tâcherai de remplir de mon mieux ma vocation actuelle, et je pense avec plaisir, mon cher Lindorf, que je suis très-bien remplacé pour la précédente. Ainsi je ne regrette rien, rien du tout, je vous assure. Mais je me rends justice ; je sens que je ne suis pas fait pour inspirer l’amour, et je n’y prétends pas. Peut-être est-ce par cette raison que je me suis persuadé qu’il n’est pas nécessaire au bonheur ; mais au moins je voudrois trouver un cœur qui ne fût prévenu par aucun autre objet. Je ne m’effraierois pas même d’un peu de répugnance dans les commencemens ; elle est naturelle, et je dois m’y attendre. C’est à moi à la dissiper peu à peu, à me faire aimer d’abord par reconnoissance, ensuite par habitude. On finiroit par s’accoutumer à ma figure ; et mon