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de lichtfield.

» Un malheureux événement vint troubler ma tranquillité et redoubler ma tristesse. Mon père, qui ne quittoit point sa terre de Ronebourg, eut une attaque d’apoplexie. Ma mère, depuis long-temps foible et valétudinaire, faillit à succomber à sa douleur et à son effroi. On vint me chercher immédiatement. J’arrive. Je les trouve tous deux dans le plus grand danger. Ma vue parut les ranimer ; ma mère surtout, qui me chérissoit avec la plus vive tendresse, se trouva sensiblement mieux, et l’attribua à ma présence et à mes soins ; mais l’état de mon père en demandoit de continuels. J’écrivis en cour pour solliciter un congé. Mon motif étoit trop légitime pour que je ne l’obtinsse pas ; et je me consacrai entièrement à mes parens.

» C’est précisément alors, Caroline, que vous vîntes embellir la cour que j’avois quittée ; et ce fut aussi à cette époque que le comte eut cette fâcheuse maladie qui le retint en route si long-temps. Je l’appris indirectement. Dans