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caroline

tout autre temps, j’aurois volé auprès de lui ; mais j’étois retenu à Ronebourg par des devoirs trop chers et trop sacrés, pour en avoir même l’idée.

» Quelque temps après, j’eus le plaisir d’apprendre par lui-même qu’il étoit rétabli, et heureusement arrivé à Berlin. Sa lettre avoit bien une tournure énigmatique et mystérieuse, qui me frappa au moment que je la lus…

» Il auroit donné tout au monde, me disoit-il, pour me voir, pour me parler. Le cruel événement qui me retenoit à Ronebourg étoit d’autant plus affreux pour lui, qu’il ne pouvoit absolument y venir, vu la distance (Ronebourg est au fond de la Silésie, à quatre grandes journées de Berlin,) et le peu de temps qu’il avoit à rester en Prusse, où tous ses momens seroient employés. Il pensoit ensuite à Matilde, s’affligeoit de la résistance de sa tante. Il étoit résolu, disoit-il, dès que je serois libre de quitter Ronebourg, d’user de tous ses droits de frère aîné pour terminer