Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
de lichtfield.

vous eûtes cessé, lorsque je me fus éloigné, je croyois encore entendre ces accens qui répondoient à mon cœur.

» J’y revolai le lendemain. Passionné pour la musique, je lui attribuai uniquement cet attrait irrésistible qui m’entraînoit malgré moi. J’avoue cependant que je désirois avec ardeur de voir celle dont les talens me ravissoient, et que je crus aussi être conduit par la curiosité. J’imaginai de vous attirer à votre croisée en chantant avec vous ; ce moyen me réussit. Je ne fis, il est vrai, que vous entrevoir ; mais dès cet instant vos traits furent gravés dans mon cœur, et j’aurois voulu ne plus vous quitter.

» Oh, que ne puis-je m’arrêter sur tous ces détails qui me sont si chers, me retracer chaque minute de ce temps trop vite écoulé, et qui laisse dans mon cœur des traces si profondes ! Combien j’étois heureux quand, totalement occupé de ce nouveau sentiment qui remplissoit mon âme, et qui