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de lichtfield.

bonheur passé ? Hélas ! dans cet instant encore, j’oubliois que je ne dois plus vous parler de moi, et que vous appartenez au meilleur des hommes.

» Ah, c’est de lui, de lui seul que je dois m’occuper ! Il y a un mois que je reçus une lettre de lui, et ce fut cette lettre qui me tira de ma douce ivresse. Il se plaignoit de mon silence, et Matilde en étoit également surprise. Matilde ! son nom seul déchira mon cœur, et me fit sentir qu’il étoit tout à Caroline… Je posai la lettre, pendant long-temps il me fut impossible de l’achever ; enfin je la repris, et ce qui suivoit me rassura.

« Auriez-vous changé d’idées sur elle et sur nos projets, me disoit le comte, et craignez-vous de me l’avouer, mon ami ? Tout ce que vous devez craindre, est de nous laisser là-dessus dans l’incertitude ou dans l’erreur. Je vous renvoie à une lettre que je vous écrivis l’automne passée à ce sujet. Relisez-la ; et rappelez--