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de lichtfield.

fond de laquelle étoit une porte ouverte, et lui dit : Vous les trouverez là ; et le quitte.

Il falloit donc s’annoncer soi-même. Il s’avance, et voit à l’autre bout d’une longue chambre une femme mise très-élégamment, occupée à nouer autour du cou d’un homme placé dans un fauteuil, un mouchoir noir qui devoit lui servir d’écharpe et soutenir un bras blessé. Dans cette attitude, une main très-blanche et très-jolie, se trouvant près de la bouche du jeune homme, il la baisoit avec passion.

Ce tableau étoit fait pour intéresser le comte ; il n’osoit les déranger, et contemploit en silence ce couple qui lui retraçoit son propre bonheur. Craignant enfin d’être indiscret, il voulut se retirer doucement ; mais la jeune dame ayant fini, se tourne par hasard du côté de la porte, le voit, fait un cri perçant, et s’élance dans les bras du comte, immobile d’étonnement, en disant : Eh ! grand Dieu, c’est mon