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caroline

frère, mon cher frère ! À ce cri, Lindorf, car c’étoit lui-même, oublie sa blessure, se lève avec précipitation. — Ô mon Dieu, Walstein ! seroit-il vrai ?… Oui, c’est lui-même ; et du bras qui lui reste libre il le presse contre sa poitrine, pendant que Matilde se jette à son cou, lui baise la main, et fait des sauts de joie. — Oui, c’étoient Matilde et Lindorf. Le comte n’en peut plus douter ; c’est sa sœur, c’est son ami qu’il presse dans ses bras. Quand ses sens se refuseroient à le croire, son cœur ému le lui diroit. Sans pouvoir comprendre quel miracle les réunit, il en jouit avec transport. Pendant quelques minutes, les noms de Lindorf, de Matilde, de Walstein, ma sœur, mon frère, mon ami, des cris de joie, des exclamations, furent tout ce qu’on put articuler ; le comte y mêloit le nom de Caroline. Elle est ici, avec moi, dit-il enfin ; chère Matilde, nous allions vous chercher… Elle est ici. — Ma sœur est ici, s’écrie Matilde… et, plus légère