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caroline

voir Caroline, il s’étoit senti si ému, si peu sûr de lui-même, qu’il avoit tremblé de cette entrevue ; mais la manière dont elle le reçut, le ton qu’elle sut mettre au peu de mots qu’elle prononça, la présence du comte, celle de Matilde… Lindorf est surpris lui-même de ne plus voir dans cette Caroline qu’il avoit si fort redoutée, que la femme de son ami, la belle-sœur de Matilde, une amie respectable qui ne lui inspiroit plus que des sentimens doux et tranquilles, qu’il osoit avouer. — Oui, lui répondit-il avec feu, oui, Caroline, appelez-moi votre frère, votre ami, l’ami de Walstein ; je sens que je suis digne de tous ces titres qui me sont si chers, si précieux. Et saisissant la main de Matilde : Cher comte, vous me faisiez revenir en me promettant le bonheur. Voilà le seul où j’aspire ; que je reçoive de vous cette main qui me fut promise une fois, et dont je vous jure que je sens tout le prix.

On comprend la réponse du comte ;