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de lichtfield.

elle fut accompagnée du plus vif désir d’apprendre quel étrange événement les avoit réunis ; s’ils étoient mariés ou non ; ce que c’étoit que cette blessure de Lindorf ; où ils alloient ; d’où ils venoient ; enfin l’explication d’une énigme qui lui paroissoit impénétrable.

On suppose et l’on espère que le lecteur partage un peu cette curiosité ; qu’il ait donc la bonté de se transporter dans une chambre de la petite auberge où cette singulière rencontre avoit eu lieu. Qu’on se représente les quatre personnes les plus heureuse qu’il y eût alors sur la terre, éprouvant tout ce que l’amour et l’amitié ont de plus doux, assises autour d’un poële antique, parlant d’abord tous à la fois, faisant des questions les unes sur les autres sans attendre les réponses. Voyez Matilde, la gentille petite Matilde, pleurer et rire tour à tour, embrasser son frère, et puis Caroline tendre une main à son cher Lindorf, et tout à coup, d’un petit ton grave et sérieux, leur imposer