Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 3, 1815.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
111
de lichtfield.

gardes. Ah ! je ne me trompe point ; c’est lui, c’est bien lui-même. J’ai déjà lu l’article en entier ; j’ai fait un cri de joie ; j’ai pressé la lettre contre mon cœur, contre mes lèvres ; j’ai pleuré et ri tout à la fois, comme si j’eusse été seule ; et voyant tout à coup devant moi la mine étonnée de mademoiselle de Manteul, je me suis jetée dans ses bras, et j’ai caché dans son sein mon trouble et mon émotion. Elle m’en demande la cause ; elle me fait relever doucement. Matilde, me dit-elle, mais, ma chère Matilde, qu’avez-vous donc ? qu’est-ce qui vous agite à cet excès ? Ah ! voyez, voyez, lisez vous-même, lui dis-je en lui montrant l’article de la lettre ; je vous expliquerai tout : et pendant qu’elle lit, je cache encore mon visage sur son tablier.

« J’ai eu le bonheur, disoit M. de Manteul à sa sœur, de rencontrer à Hambourg M. le baron de Lindorf, capitaine aux gardes du roi de