ment pour me parler de vous. — De moi ? — Oui, de vous, petite méchante. Vous êtes la cause de son absence ; vous me privez de mon frère : lisez, et rappelez-le bien vite.
Je n’y comprenois rien encore ; j’ouvris presque machinalement, et je fus bientôt au fait. Le jeune Manteul confioit à sa sœur des sentimens que j’étois bien loin de pouvoir partager, et qui m’affligèrent ; je ne voulois pas lire plus loin que la première page.
Bon Dieu ! de quel plaisir j’allois me priver ! Mon amie m’oblige à continuer ; je tourne ce papier avec un mouvement de dépit et de chagrin ; à peine ai-je parcouru des yeux cette seconde page, que j’entrevois au bas un nom… Oh ! comme mon chagrin s’évanouit pour faire place au plaisir le plus pur ! C’est ce nom si cher à mon cœur, si présent à ma pensée ; oui, c’est le nom de mon bon ami Lindorf, que je vois en toutes lettres : M. le baron de Lindorf, capitaine aux