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caroline

ce fut peut-être ce qui le détermina le plus promptement. Tout lui parut facile, pourvu qu’il ne la quittât point, qu’il ne s’éloignât d’elle que lorsqu’il y seroit obligé.

Le plus sage des hommes n’est plus qu’un homme dès qu’il est amoureux. Le comte ne vit plus aucun obstacle. Caroline seroit chez lui ; il la verroit du matin au soir ; et, quoiqu’il la destinât toujours à celui qu’il croyoit aimé, quoiqu’il fût bien décidé à cacher avec soin ses sentimens, il ne put se refuser ce bonheur, qui levoit d’ailleurs toutes les difficultés pour le séjour actuel de Caroline.

Le jour du départ fut donc fixé, et la tendre Caroline le vit arriver avec transport. Elle ne pouvoit plus supporter d’habiter le château de Lindorf. Son sort étoit décidé pour jamais ; elle alloit passer sa vie avec un époux adoré, et se promettoit bien d’effacer par l’excès de sa tendresse un caprice, une erreur que son cœur désavouoit