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de lichtfield.

et qu’elle ne pouvoit se pardonner. Le comte, attentif à tous se mouvemens, s’aperçut bien qu’elle partoit avec plaisir, mais il en fit honneur à sa vertu et au désir qu’elle avoit d’éviter désormais tout ce qui pouvoit lui rappeler Lindorf. Son estime, et par conséquent son attachement pour elle en redoublèrent ; mais il n’en fut que plus confirmé dans le projet de la dédommager des sacrifices qu’elle s’imposoit.

Les voilà donc arrivés à Berlin. Ils descendent à cet hôtel de Walstein, que Caroline avoit si fort redouté. Elle y entre à présent avec une douce émotion, qui lui paroît le prélude du bonheur dont elle va jouir. Le souvenir de ce qui se passa le jour de son mariage, de l’éloignement qu’elle témoigna à cet époux qu’elle adore actuellement ; un mélange de crainte et d’espérance sur les sentimens du comte, un triste retour sur la mort de son amie, qu’elle auroit voulu avoir pour témoin de son bonheur ; tout enfin