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de lichtfield.

tilde, pourrai-je jamais m’acquitter envers vous ?… Mais expliquez-moi cette révolution subite dans vos sentimens, que je ne puis comprendre. Ceux que vous témoignez à ma sœur ne sont-ils point un nouveau sacrifice de votre amitié généreuse ? ne cherchez-vous point à vous en imposer à vous-même ? est-il bien vrai que Caroline ?…

Mon cher comte, interrompit Lindorf vivement, je vous ferois des sermens si je ne savois pas que la parole de votre ami vous suffit ; croyez-le donc cet ami quand il vous assure qu’il est digne d’être votre frère, et qu’il n’exprime que ce qu’il sent. J’aime votre Caroline, sans doute, mais comme j’aime son époux, d’une amitié aussi pure, aussi vive, aussi inaltérable ; et j’aime ma chère Matilde comme la seule femme qui puisse actuellement me rendre heureux. Vous êtes surpris, je le vois ; apprenez donc tout ce qui s’est passé dans mon cœur depuis notre séparation. Vous lirez dans ce cœur que