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caroline

et ne doute pas qu’il ne pense à l’exécuter ; elle eut même un moment l’idée de le prévenir, de retourner à sa terre de Rindaw, de lui rendre, en s’éloignant de lui et de la cour, une liberté qu’elle croyoit qu’il désiroit avec ardeur.

Cette résolution cependant lui paroissoit bien plus difficile à exécuter que lorsqu’elle lui écrivit de Rindaw, qu’elle vouloit y passer sa vie. Elle aime à présent ; elle aime avec passion, et jamais elle n’auroit la force de s’éloigner volontairement de l’objet de toute sa tendresse : aussi ce projet fut-il aussitôt évanoui que formé. Elle y fit succéder celui de s’efforcer, par tous les moyens possibles, d’obtenir le cœur de son époux, et de lui faire oublier ses torts.

Son courage se ranima. Il est si bon, si sensible, si généreux ! disoit-elle en elle-même. Quand il verra combien je l’aime, pourra-t-il me refuser sa tendresse, et ne m’accordera-t-il pas au