qu’il avoit des motifs qui faisoient agir mademoiselle de Manteul. Il rendit la lettre à son ami, qui lui donna celle de Matilde. — Lisez, lui dit-il, et voyez quelle impression dut faire sur mon cœur cette ingénuité si touchante ; il étoit impossible que ce cœur sensible et reconnoissant ne se donnât pas entièrement à celle qui, malgré tous mes torts, m’avoit conservé le sien.
« Oui, monsieur le baron, c’est bien Matilde qui vous écrit, c’est votre amie Matilde. Elle a tort de vous écrire, sans doute ; elle ne devroit pas rompre la première ce beau silence. Oh ! oui, je sais que j’ai tort ; mais je sais mieux encore que je ne puis m’en empêcher. Il y a des momens dans la vie où le cœur parle beaucoup plus fort que la raison, et l’oblige à se taire ; il dit tant, tant de choses, qu’on n’entend plus que lui, et qu’il faut absolument finir par