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de lichtfield.

faire tout ce qu’il veut. Il m’assure, par exemple, que je serai moins malheureuse quand j’aurai conté mes peines à mon ami ; et je sens déjà qu’il dit vrai. Depuis que j’écris, il me semble que mes chagrins sont presque changés en plaisirs. Hélas ! ils reviendront bien vite ; ma lettre finira, et mes tourmens recommenceront, et mon frère sera toujours en Russie, et Lindorf toujours en Angleterre, et Zastrow toujours à Dresde, et la pauvre Matilde toujours persécutée. Ma tante… Elle me demande seulement l’impossible. Ai-je deux cœurs, pour en donner un à ce Zastrow ? et quand j’en aurois mille, ne seroient-ils pas tous à celui… à celui… Tenez, Lindorf, depuis que cette lettre est commencée, depuis même que j’ai pris la résolution de l’écrire, je n’ai cessé de penser comment je pourrois vous dire tout ce que j’ai à vous dire. Pour peu que j’y pense encore, je ne dirai rien