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caroline

moi seulement que vous serez toujours l’ami de Matilde. Ce mot d’ami dit tout ; il m’assure de votre bonne foi, de votre franchise, de vos bons conseils, de votre empressement à me répondre, à me tirer de l’inquiétude cruelle que me donne votre silence, celui de mon frère, votre absence à tous les deux, et cet abandon qui ressemble à la fâcherie, à l’oubli, à la mort, et qui causera, s’il dure plus long-temps, celle de Matilde de Walstein.

» J’ignore même comment je dois adresser cette lettre, et vous la faire parvenir. En vérité, je ne sais lequel est le plus méchant, mon frère ou vous ; mais vous êtes tous les deux… vous êtes… tout ce que j’aime au monde : n’est-ce pas comme qui diroit des ingrats ? »

Le comte fut attendri en lisant cette lettre ; il se reprocha vivement de s’être laissé trop absorber par sa passion pour Caroline, et d’avoir négligé sa sœur. Il