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caroline

naïveté, tous les instans enfin que j’ai passés auprès d’elle, ont augmenté mon attachement et rendu ineffaçable l’impression qu’elle me fit au premier instant. Je n’ai pu cependant me défendre d’un peu d’émotion en revoyant Caroline ; mais elle étoit d’un autre genre que celle qu’elle me faisoit éprouver l’été passé. Un regard de Matilde la dissipa bientôt, et j’ose assurer que ce sera la dernière. Je m’aperçus d’abord avec la joie la plus vive que vous étiez aimé, et dès cet instant je ne vis plus dans Caroline qu’une sœur chérie, et l’épouse de mon ami, de mon frère… Cher comte, vous avez lu dans mon cœur, et vous ne tarderez pas, je l’espère, à m’accorder ce titre précieux que je mérite par mes sentimens, et que j’ambitionne comme le comble du bonheur.

Et moi, lui dit le comte en l’embrassant tendrement, je ne croirai le mien complet que lorsque Matilde et Lindorf seront heureux comme moi. Il me