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ANGLAIS — FRANÇAIS

celle du groupe auquel elle se rattache, des moyens, si inférieurs soient-ils, que lui offre une société ordonnée dans le sens chrétien.

Malgré l’unanimité que nous mettons encore, Dieu merci ! à reconnaître l’efficacité des liens de l’histoire, de la langue, du droit et de la religion, nous n’avons pas acquis le sens de la solidarité dans la vie nationale ; et c’est une dernière preuve que, ces facteurs, nous ne savons plus les faire jouer parce que nous en apprécions de moins en moins l’universalité, faute de culture et de caractère. Il faut leur revenir, en solliciter de nouveau l’appui, afin de reconstituer l’équipe et de lui confier le travail de ruche que poursuit l’Anglo-saxon ; et non pas par pur sentiment, force changeante et à fleur de peau, mais par conviction, avec l’espoir d’atteindre, à côté des Anglo-Canadiens, et en définitive, pour le bien de la nation, à une destinée conforme à nos origines.

Je voudrais alors assister au combat entre les deux groupes rivaux. Il sera long, et non sans dureté ; mais imagine-t-on que des joueurs de football se ménagent ? Les pèlerinages de bonne entente, le gargarisme de l’union des races, c’est fort bien : comme on a dit des congrès, cela fait toujours gagner quelque chose aux chemins de fer ; en tout cas, cela ne fait de mal à personne, sauf peut-être à nous qui y jetons volontiers nos illusions d’idéalistes. Ne comptons pas trop sur le fair-play ; souvenons-nous qu’il ne dépasse pas le groupe anglo-saxon et que, si nous voulons le déclencher, nous devons, puisque l’histoire nous l’enseigne, nous imposer ainsi que s’im-