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LE FRONT CONTRE LA VITRE

agricole et industriel ; et les industries, employant les nôtres, les empêcheront d’émigrer. » C’est dire qu’il faut organiser la vie économique et s’en préoccuper ; avoir une politique nettement dirigée vers la répartition des tâches, l’orientation des industries, la constitution des marchés, l’amélioration des méthodes, le développement des écoles spécialisées.




Théorie que tout cela ! Nos pères se sont tirés d’affaire sans en avoir besoin. Oui, mais leurs enfants sont partis. Théorie qui subsiste, quand les réalités de l’histoire sont évanouies, et à laquelle, après quatre-vingts ans, nous venons demander l’épreuve des progrès que nous avons faits. Théorie toujours, qui passe dans les intelligences et les anime, et les guide ; qui conduit un homme jusqu’à la postérité et qui sert d’argument décisif lorsqu’il arrive à un Torontonien, comme M. Moore, de dénombrer nos valeurs. Antoine Gérin-Lajoie prend ainsi place parmi les penseurs qui ont, à nos yeux, le mérite de s’être occupés de nous, de nous avoir aimés, de s’être inquiétés par-dessus tout du sort, toujours à surveiller, de la race française en Amérique. Comme économiste il sut formuler une thèse que sa simplicité rend plus vraie. Il avait épousé la fille d’Étienne Parent, le premier qui tourna les regards des nôtres vers les problèmes d’ordre matériel. Compagne admirable dont il serait facile de faire le portrait en lisant de plus près les lettres de Charmenil. Son fils, Léon Gérin, a repris la tradition : il poursuit la