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nous aurons fait un grand progrès. N’exagérons pas. Disons notre vie, expliquons notre expérience. Bornons nos affirmations aux réalités. Le mérite en est sûr. Il jaillira du courant des choses. Nous avons survécu de peu. Nous n’avons pas atteint la perfection ; mais ce que nous révélons de vitalité est déjà beau.

Que j’y vois d’avantages ! La mise au point a la valeur de l’exactitude. Nous éveillerons de légitimes curiosités, qui n’auront pas à se plaindre lorsqu’elles s’exerceront de plus près chez nous. L’enthousiasme, s’il doit naître, se chauffera mieux à nos dures leçons. Nous trouverons de la satisfaction à connaître les choses accomplies et, les sachant incomplètes, de l’encouragement à les achever. Devant ce que nous avons fait, nous voudrons faire plus. Car notre effort est perfectible. Nous aurons gagné le jour où nous aurons la modestie et la volonté de nous en persuader. Pas de grands mots. Pas de vaines susceptibilités. Moins de rebuffades. Plus de langue de Louis XIV, plus d’excessive sentimentalité. La vérité. Elle est suffisante et singulièrement féconde. La vérité par l’esprit critique, accepté chez les autres, avivé en nous. Nos bouderies sont enfantines, nos réserves déplorables.

La vérité nous repliera sur nous-mêmes.

Notre pays d’abord. Aimons-le. Il est beau, de toute sa sauvagerie. Sa neige a ses ravissements, son été ses splendeurs. Connaissons-le donc. Plaçons à la base de nos programmes d’études les sciences naturelles. Elles nous donneront l’amour raisonné