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LA TRADITION FRANÇAISE

comme sous les murs de Liège les soldats de la Belgique. Nous les portons avec orgueil. Il semble qu’il y ait sur toutes nos poitrines des parcelles de votre gloire.

Elles nous rappellent votre belle patrie. Vous y avez donné l’exemple d’une activité merveilleuse. Mais en même temps que vous faisiez rayonner sur le monde vos initiatives et vos idées, vous conserviez précieusement le culte de votre histoire et vous restiez jaloux de votre indépendance. Ceux qui ont cherché dans les livres le secret de l’âme belge en connaissent maintenant la sublime beauté.

Dès que l’Allemagne, au mépris de sa signature, eût foulé votre sol, vous avez tressailli. Du pays de Maeterlinck, qui chanta les abeilles, et révéla dans une œuvre immortelle les qualités profondes de votre race ; du pays de Bruges, où, sous l’apparente et douce torpeur des toits crénelés vit et travaille l’active dentellière du Nord ; du pays des clochers et des beffrois, où se transmettent de génération en génération l’audace et le courage des grands bourgeois communiers ; de Gand, ville des fleurs et reine de la terre flamande ; de Liège au cœur français ; des noires régions de Mons et de Charleroi ; de toute la Belgique (de la petite Belgique, comme nous disons, pour mieux marquer la grandeur de ses destinées et mieux traduire notre