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POUR LA BELGIQUE

attendrissement) une armée se leva, vaillante, généreuse, intrépide, qui répondit à l’envahissement par ce mot, le plus beau que je sache quand il se heurte à la force cruelle et injuste : Non serviam, je ne servirai pas !

Promesses et menaces ont été vaines : rien n’a pu réduire cette admirable fierté. Sous la conduite d’un roi soldat, la Nation résolut de lutter jusqu’au bout, avec l’appui des deux grands pays auxquels nous sommes attachés par tous les liens de notre histoire l’Angleterre à qui nous avons gardé une foi sans réplique, la France qui vit toujours dans notre souvenir

Faut-il dire l’éclat de ces batailles ? L’héroïsme du sergent Rousseau ; le geste du major Namèche, dont le corps garde encore les ruines du fort de Chaudfontaine ; la médaille militaire sur la poitrine du roi Albert ; Liège, résistant à 120,000 Allemands, décorée de la Légion d’honneur ; le général Leman à qui un vainqueur étonné n’a pu enlever son épée ; la vaillance obscure, mais si touchante, des petits, des sans grades, de tous ceux dont le faisceau gagne les victoires ?

Faut-il dire aussi les deuils qui ont assombri cette terre valeureuse ?

Il y a des êtres devant qui le cœur s’émeut d’amour ou de pitié : un vieillard qui souffre, un enfant qui sourit, une femme qui pleure. Ce sont