Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
202
LA TRADITION FRANÇAISE

les faibles, ceux qui ne peuvent pas faire mal et qui ne savent qu’aimer. Il y a des choses devant lesquelles l’homme se découvre, respectueux : les cathédrales, auguste prière des siècles, les bibliothèques silencieuses qui devraient être immortelles. Il y a des choses qui sont la vie d’un peuple et sur lesquelles l’histoire s’accumule chaque jour jusqu’à former une civilisation. Il y a des êtres et des choses auxquels on ne touche pas sans les profaner. Sur tout cela une main criminelle s’est pourtant crispée. Nous avons tout à coup eu l’horrible vision de la barbarie. Certes, vous avez souffert plus qu’aucun autre peuple ! Nous ne pouvons pas vous rendre vos mères, vos épouses et vos enfants ; mais nous ferons tout pour que ces cruautés soient vengées et que votre peine immense soit un peu apaisée par nous.

Enfin, Messieurs, voici notre dernier vœu. Il fut formulé par une femme belge, madame Vandervelde. Nous l’avons recueilli pour en faire notre plus cher espoir.

Plus tard, lorsque le sort des armes en aura décidé ; lorsque les alliés auront signé ce qu’on appellera le traité de Berlin, pour mieux le clouer dans l’histoire ; lorsque tout sera terminé et que la justice aura vaincu ; lorsque les troupes reviendront vers Paris, qui, demain comme hier, apportera à tout acte d’héroïsme la consécration de sa gloire,