Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/46

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socialistes, hommes de système et propagateurs d’idées, tous ont agi. Demain, les mêmes réalités s’imposeront dans leurs conséquences durables : elles auront désormais déterminé les hésitants et convaincu les sophistes. L’armée victorieuse de Joffre a réinstallé la confiance en terre française en y apportant la victoire, une des gloires familières de la France, son plus sûr élément historique. Confiance irréductible, inébranlable et comme cimentée, qu’Henry du Roure exprimait naguère avec force, et que les écrivains de France redisent à l’envi. Elle aura été l’arme morale de la guerre, la devise acceptée par tous ; mieux encore : le devoir de chacun. Tous les Français auront ainsi servi leur pays en ayant foi en lui. Tout le peuple aura vaincu par l’espérance.

Cette France, œuvre de demain, non pas régénérée mais renouvelée, des hommes comme Henry du Roure l’ont préparée. Leur mort a été une résurrection, leur sacrifice une semence. On ne croyait plus guère à l’héroïsme et les vertus guerrières pâlissaient dans le recul d’une histoire lointaine. Ils les réveillent soudain en eux. Ils se lèvent, ils courent aux frontières ; leurs voix se mêlent et leurs volontés se confondent ; leurs gestes, mûs par une même ardeur, se précisent, identiques, dans la mêlée ; ils sont toute la France et toute la jeunesse française, hardie, fière, vaillante, exaltée.