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LES POISSONS

affirma que c’était un togue monstre, qui — si tel était le cas — devait dépasser trois pieds de longueur : de plus, il nous montra deux coches sur son canot, représentant les dimensions d’un énorme individu qu’un sauvage avait capturé dans les mêmes eaux, durant la saison du frai. La mesure n’était pas de moins de quatre pieds six pouces de longueur.


LE SISCOWET


Goode admet n’avoir jamais vu de siscowet vivant, mais il prétend que c’est un poisson distinct du togue et du namaycush, qui n’habite que le lac Supérieur. Ce poisson, d’après lui, fut décrit pour la première fois, en 1850, par Agassiz, dans son livre : Lake Superior, sous le nom de salmo siscowet ; Herbert, dans son Fish and Fishing, p. 10, donne la description suivante de ses particularités :


« Ce poisson, ainsi que l’espèce précédente, est venu fréquemment sous mes yeux, lors de ma dernière excursion dans le nord : je m’en suis même procuré un baril mariné, et je suis heureux de le recommander à tous les amateurs de bon poisson. Il est tellement gras et riche, que si on le mange frais il est excessivement huileux, mais lorsqu’il est salé et grillé, après avoir séjourné dans l’eau froide pendant quarante-huit heures, je ne connais aucun poisson qui puisse le surpasser ou l’égaler.

« Ses mœurs ressemblent beaucoup à celles du namaycush ; et je ne sache pas qu’il morde à la mouche ou à la turlotte. Toutefois, je ne crois pas qu’on ait souvent recours à ces méthodes pour le surprendre, quoiqu’il ne manque pas de pêcheurs à la mouche dans les endroits où on le poursuit, et c’est à la mouche d’une couleur vive que l’on capture la truite commune qui l’accompagne, au Sault-Sainte-Marie. Le poids moyen du siscowet ne dépasse pas quatre ou six livres, quoiqu’on en capture de dix-sept livres. Sa valeur est tellement connue et appréciée, dans le région des lacs, qu’il obtient le double du prix de son grossier congénère, le namaycush, et il est tellement recherché dans ces endroits, qu’il est difficile de se le procurer au Détroit, et presque impossible, de trouver à l’acheter, à Buffalo. »


« Milner dit que le siscowet vit à une profondeur de plus de quarante brasses, et qu’il se nourrit principalement du scorpion d’eau douce. Il fraie en septembre, dans des eaux profondes. »


M. George Barnston, de Montréal, Canada, appartenant jadis à la Compagnie de la Baie d’Hudson, prétend qu’il existe une troisième