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SOUVENIRS

et que, s’il lui reste encore beaucoup à apprendre, elle ne perde pas du moins deux ou trois années à se renseigner. Mettre sous les yeux des jeunes gens le mouvement de l’esprit dans toutes les voies de la connaissance humaine pendant la dernière et la plus récente étape, voilà donc le complément le plus indispensable de l’éducation libérale. »

Les cours traiteraient donc de politique, de lettres aussi, de sciences et d’art. Le programme était flexible, ou extensible. Les listes restaient ouvertes. M. Boutmy disait : « Tout chargé de ses fruits, le tronc reste préparé pour la greffe, et je compte y insérer successivement toutes les branches que l’esprit gonflera d’une sève nouvelle, tandis que je laisserai tomber un à un les rameaux d’où la vie se sera retirée. »

Boutmy désirait encore pénétrer l’enseignement d’esprit critique, de sens historique, plutôt que de dogmatisme. L’absolu ne va qu’à l’école primaire. L’enfant retient, le jeune homme compare. « Grouper, exposer, expliquer et commenter les faits, voilà en quatre mots tout l’enseignement supérieur. »