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VACANCES

re que du yucca, des ajoncs et des genêts. Le reste n’était que sable.

Notre maison était modeste. Elle nous valait cependant d’être appelés les « châtelains » par le voisinage. C’était à cause de la salle à manger qui, sans être magnifique, était tout de même assez imposante. Une large cheminée lui donnait un air antique et vaguement seigneurial. Ornée d’un écusson de fer : trois fleurs de lys et une couronne, et agrémentée d’un soufflet majestueux, elle était presque monumentale. Une lourde lampe de faïence incrustée de cuivre mettait quelque gravité à descendre du plafond. Dans un coin, une vénérable armoire complétait l’illusion d’opulence.

Tout près, je retrouve la mer. La plage est sablonneuse. Un peu au large, un banc de sable coupe la vague ; à marée basse, les mouettes s’y posent. Le soir, c’est le meilleur moment : le soleil descend derrière Saint-Nazaire et, sur la plage embrasée, ses rayons donnent au sable des tons de nacre. À l’horizon, les barques de pêcheurs semblent stationnaires, et leurs hautes voiles noires et