Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

138
SOUVENIRS

rouges paraissent, de loin, d’immenses papillons qui dorment.

Un jour, le coup d’oeil fut grandiose. Nous regardions le soleil disparaître à l’horizon. Trois larges bandes traversaient le ciel. L’une rouge, au-dessus de Saint-Nazaire, l’autre d’un blanc laiteux, et la troisième du bleu le plus pur : les trois couleurs enveloppaient la côte de France. Tout était silencieux et doux, quand un orgue de barbarie lança les premières notes de la Marseillaise. Seulement pour cette minute d’émotion, cela valait d’être venu.

Nous nous ennuyons d’abord un peu. Nous ne faisons guère que manger, lire et dormir. Cela dura jusqu’au jour où nous fîmes des excursions dans le pays avec les voisins dont nous avions fait la connaissance et qui devaient rester nos meilleurs amis français.

D’abord, nous allons voir les environs qui ne manquent pas d’attrait : Saint-Brévin-les-Pins par exemple, bourg caractéristique où se trouve une vieille, très vieille église, qui fut inaugurée « Louis XIIII (sic) régnant glo-