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SOUS LA COUPOLE

penchés sur la soif des poëtes portaient, eux aussi, l’habit vert. Cependant, il ne renie rien de son passé. Il a assez d’esprit pour que l’illustre Compagnie lui pardonne tout. Il lit son discours lentement, d’une voix chaude, et le voilà immortel.

Il s’excuse, lui auteur de comédies, de prononcer l’éloge d’un historien sévère. Il évoque Albert Sorel, professeur à l’École libre des Sciences politiques, qui apprit aux Français l’histoire de leur pays. Son oeuvre, l’Europe et la Révolution s’achève par « un acte de foi inébranlable dans les destinées de la France et le génie de la race ». Donnay rappelle encore que Sorel, « un grand Normand », était attaché à sa province et s’y retirait volontiers.

Paul Bourget prend ensuite la parole : il montre Donnay tour à tour poëte ironique, auteur de comédies et finalement dramaturge-sociologue. À ce dernier titre, s’il n’a pas énoncé de lois — ce qui n’était pas son affaire, — il a du moins remué des idées et relevé « les vastes causes sociales derrière les plus simples destinées privées ».