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SOUS LA COUPOLE

à nous ; ils ont passé les mers avec les marins et les soldats, les colons, les missionnaires et les artisans qui ont formé le noyau de notre race.

L’éloge des parlers du peuple et des terroirs sera le thème du discours de Richepin. Les mots viennent de loin. Ils se sont transmis à travers les générations sur les lèvres des êtres les plus divers : enfants, jeunes filles, commères, soldats, artisans, vagabonds, grand’mères, et composent les légendes, les dictons, les proverbes, les sobriquets, les termes de métier, les lieux communs, les devises, les tropes, où se retrempe le génie de la langue.

Mais il convient qu’on parle une fois pour toutes au récipiendaire d’antécédents qu’il devra oublier. Maurice Barrès prend la parole : Si j’avais jamais cru vous revoir, dit-il à Jean Richepin, j’aurais pensé que ce serait dans quelque cérémonie insolite, mais pas à l’Académie française. Vous êtes venu à nous par les grand’routes, et c’est votre province qui vous a sauvé. Barrès aussi doit tout à sa province. Quelques-uns ont pensé que le régio-