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RENCONTRES

choses de chez nous. Mais toujours, et malgré le tour de la conversation qui se faisait parfois légère et paradoxale, on reconnaissait chez lui l’attachement profond, inébranlable, qu’il vouait à sa patrie éloignée, au pays qu’il s’était donné pour mission de faire mieux connaître et plus justement apprécier.

Dès son arrivée à Paris, en 1884, comme Commissaire du Canada, il s’était mis à l’œuvre. Les débuts ne furent pas faciles. Il rencontra certaines résistances du côté de l’ambassade anglaise ; et les ministères français ne s’ouvrirent pas d’eux-mêmes devant ce délégué d’un état colonial. Mais il possédait à défaut du titre, les qualités du diplomate, et sa bonne grâce finit par triompher des réserves protocolaires.

En même temps, il se faisait apôtre. Il entreprit une tournée de conférences en France et en Belgique. En redisant avec fierté nos luttes, nos conquêtes, notre vie restée française, il cherchait à nous défendre contre l’oubli et réclamait pour nous mieux que de l’indifférence.

« La patrie française renferme bien des