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SOUVENIRS

provinces glorieuses, disait-il. Ce sont là les sommets qui frappent tous les regards. Elle renferme aussi des coins de terre plus obscurs, des populations presque ignorées de leurs aînés, qui, par la seule force de leur origine, par la seule vertu de leurs qualités natives, se sont maintenues françaises. Leur isolement même ne fait que mieux ressortir l’intensité du sentiment national qui domine en elles. Que la France soit restée la France, qui peut s’en étonner ? Qu’est-ce donc qui aurait pu vous faire consentir à l’effacement, à l’abdication ? Mais une population comme la nôtre, laissée isolée et comme perdue, qu’est-ce qui l’empêchait de faillir à la tâche, qui eût pu la blâmer de se fondre dans la masse victorieuse ? On voit bien, au peu de compte qu’un grand nombre de vos nationaux lui tiennent de sa constance, quelle indulgence ils auraient eu pour ses faiblesses. C’est à peine si sa lente disparition eût laissé trace dans le monde où sa présence attire si peu l’attention. »

Cette attention, il fallait l’éveiller pour rapprocher la France d’une province qu’elle