Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

32
SOUVENIRS

s’accrochait pas toujours à la parole du maître, ni même l’oreille. Certes, il y avait les élèves studieux ; mais une partie de la classe musait ou se distrayait. « Les cours de droit ? Épatant ! me confiait un ami : j’y ai lu tout Alexandre Dumas. »

Evidemment, on ne coupait pas aux examens ; il y fallait serrer le grain. Mais les aspirants avocats ont déjà la grâce d’état ; et ils devenaient assez vite habiles dans l’art de se tirer d’affaire. Pas toujours, car les professeurs veillaient.

J’ai rêvé, en ce temps, d’écrire un code de l’examen ; je m’en suis même ouvert à quelques camarades. Comme dans l’armée française, il y aurait eu des commandements à côté : « Divise par deux. — Ne fais pas aujourd’hui ce que tu pourras faire faire par un autre demain. » De même, quelques conseils, sous forme ou non de brocards, pouvaient, me semblait-il, guider les candidats : « Il faut avoir tout lu. — Ne quittez pas un camarade qui vient de subir l’oral que vous ne l’ayez vidé de sa substance. — Il y