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FLIRT AVEC THÉMIS

roue, il me semblait m’éveiller d’un rêve et je murmurais, comme le héros d’un conte d’Alphonse Daudet, une chose, toujours la même : « Je suis avocat, je suis avocat ». Qui a passé par cette épreuve me comprendra.

Toujours moitié bon, moitié mauvais, je ne pus exercer ma profession avant quelques mois, ayant négligé « sans raison valable », ainsi que je disais déjà, de faire enregistrer mon brevet de cléricature. Je présentai une requête au Barreau qui voulut bien lever l’interdit. Et j’ouvris une étude toute neuve, en société avec mon vieux camarade et fidèle ami, Arthur Vallée.

C’était aux environs du Palais de Justice, dans les immeubles anciens qui faisaient le coin de la rue Saint-Gabriel et de la rue Notre-Dame. Un bureau modeste, mais suffisant pour nous, on le pense bien. Nous avions pour voisin Arthur Beauchesne qui, vers quatre heures, entonnait tout à coup un formidable per omnia saecula saeculorum, et le