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SOUVENIRS

conisaient était excellent par définition, ce qu’ils condamnaient, ridicule ou méprisable.

J’apportais à ce jeu anonyme l’ardeur, presque la conviction d’un néophyte. Je mêlais des souvenirs littéraires à cette prose politique, pour varier le ton et retenir le lecteur moins partisan. Je me faisais chroniqueur, même chroniqueuse, car nous avions un Courrier comme c’était déjà de mode, — Courrier de Jeanne ou de Paulette, de Panine peut-être, je ne sais plus — auquel je répondais avec les précautions ordinaires et par mille facéties sur l’usage d’un parfum ou le décorum des visites aux jeunes filles.

Pour emplir les colonnes, je découpais les textes que j’avais consacrés à des problèmes plus élevés et je les servais par morceaux. Cela donnait du jeu et occupait les espaces. Nous nous intéressions aussi au mouvement des lettres. Je crois même retrouver, dans un article, le prix David avant le fait. En tout cas, nous nous faisions la main, les mains plutôt, à des tâches variées, même si elles étaient imprécises ou naïves.

Je dois peut-être à cette fantaisie hebdo-