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Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/70

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PARIS

c’est délicieux. Du point de vue économique, le nombre des marchands, et qui subsistent et prospèrent malgré les grands magasins, est étonnant.

Chacun a son boucher, son boulanger, son pâtissier, son crémier. On se rencontre dans leur boutique, on y bavarde sous l’œil vif, parfois joli, de la caissière. « Bonjour, Messieurs Dames ». Dans la matinée fraîche, dans l’odeur qui lève de la chaussée humectée, cela fait une habitude heureuse, une distraction quotidienne.

Nous conviions à dîner, les jours d’abondance ou au moment de la Noël et du Jour de l’an que la nostalgie pénètre, fût-ce dans le pays le plus ravissant, les amis du quartier. Nous avons fait de joyeux gueuletons. Je me rappelle une dinde, que ma femme avait soignée, une dinde énorme, dont il nous resta une bonne partie et que nous avons réchauffée de plusieurs manières, sans oublier d’utiliser la carcasse et les abatis pour une soupe grasse.

Une de mes belles-sœurs du Canada, à qui ma femme avait raconté avec orgueil cet