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SOUVENIRS

re, observer les gens, vivre une minute comme si j’étais des leurs, réfléchir sur les intérieurs ou les décors. J’écoute les bruits qui montent, les cris des camelots, l’appel des métiers, la plainte du mendiant, les mots des gamins, l’affairement bonhomme du peuple. Je note les images et les sons de cette vie nouvelle.

Aussi longtemps que je vivrai à Paris, je serai ce badaud qui consacre une bonne part du loisir que lui laissent ses études à flâner, à admirer, à observer la vie et les mœurs.

Je dégage ainsi quelques grands aspects de Paris.

Paris m’apparaît d’abord comme une ville de perspectives.

Les plus belles, les plus impressionnantes, sont sans doute la montée vers l’Étoile par les Champs-Élysées, l’entrée glorieuse par l’avenue du Bois de Boulogne, dénommée aujourd’hui avenue Foch, et la double rangée des quais conduisant au delà de la Cité, que