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Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/77

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SOUVENIRS

Perspectives, les boulevards qui sillonnent Paris. On les retrouve, rive droite, rive gauche, bientôt familiers pourvu qu’on s’y attarde. Ils provoquent et accompagnent la rêverie. Rien ne vaut l’enchantement d’une promenade le long de ces lieux variés. Animés par le commerce, ils offrent aux yeux mille choses qui varient selon les centres, de la splendeur des grands boulevards ou de la rue de la Paix jusqu’aux étranges bimbeloteries des quartiers lointains.

Les boulevards marquent Paris de lignes concentriques, le traversent de rayons que suivent ou croisent les longues rues qui montent vers la Butte ou rejoignent l’Observatoire. Chaque boulevard a son caractère que sa fréquentation rend familier. Les uns sont tristes ou mornes, les autres gais et bruyants. Les jours de fête, ils s’engorgent. La foule s’en empare et les promeneurs s’y coudoient. Vers minuit, ils s’éteignent et leur vie, comme un reflet de gaieté, se glisse à travers des rues sombres et douteuses jusqu’aux carrefours illuminés de Montmartre et de Montparnasse. Là s’agite jusqu’au matin ce Paris de la bo-