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SOUVENIRS

posée au respect ! C’est le triomphe de la vérité, préparé par la méditation, fortifié par une pratique constante, servi par une volonté développée dans le sens de son innéité, restée canadienne et française.

Une vie canadienne et française. Ce sont les adjectifs, inséparables, additionnés par l’histoire, qui désignent notre peuple. Lamarche avait le culte de ses origines et l’orgueil de la culture française. Bien souvent il nous a répété son amour de la France. Peu avant sa mort, il rencontrait au Club Saint-Denis deux consuls de France un instant rapprochés. Il improvisa une allocution dont nombre de convives se souviennent. Il y jeta trois idées. On avait évoqué le retour des soldats français, la guerre terminée, leur passage sous l’Arc de Triomphe aux acclamations enthousiastes d’un peuple libéré. « Il vous arrivera, dit Lamarche à M. Henri Ponsot, de parcourir nos campagnes. Vous y entendrez notre langue. Elle vous paraîtra peut-être un peu vieillotte, gardant des saveurs anciennes, ou appauvrie par des nuances de mots étrangers. Cependant, vous voudrez la saluer très bas, sous l’uniforme lacéré qu’elle