Page:Montpetit - Souvenirs tome II, 1949.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
SOUVENIRS

mission et, à huit heures, après cette formidable journée, les délégués entrèrent dans la salle du Windsor où près de cinq cents personnes les attendaient. Les académiciens avaient revêtu l’habit à palmes vertes et le général Lebon était en grande tenue. Leur arrivée fut saluée d’applaudissements.

Un banquet de ce genre ne va pas sans chansons. Paul-G. Ouimet et Édouard Dufresne y pourvurent. M. Étienne Lamy réclama « cette chanson où il y a Vive la France ». On se hâta de répondre à son désir, et, avec les artistes, les convives entonnèrent :

Jadis la France sur nos bords

Le silence se fit, très brusque, lorsque le président du dîner frappa son verre à coups répétés, comme il est d’usage. Les discours commencèrent. Jamais auditeurs ne furent plus avides d’entendre.

Côté France, MM. Hanotaux, Barthou, Lamy, Bazin, d’Estournelles de Constant, Vidal de la Blache, Deschamps, Louis Blériot et le général Lebon parlèrent. Ce fut un délice, une fête sans pareille de l’éloquence.

M. Barthou fut brillant. Je me rappelle avec quel sens exquis des nuances, quelle