Page:Montpetit - Souvenirs tome II, 1949.djvu/38

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élégance et quelle flexibilité d’expression, il définit notre problème national : il a constaté avec joie la survivance du sentiment français chez nous et il indique, d’un trait à peine marqué, la voie dans laquelle nous devons diriger l’effort de notre constance.

René Bazin était très attendu. Sa renommée comptait chez nous nombre de fidèles. Il leur tardait d’entendre l’auteur des Oberlé qui lut, de sa voix tranquille et sur un ton académique, une page de roman écrite le matin même et dont j’ai conservé le manuscrit. Elle traduit sa première vision du Canada et dit combien elle lui a remué le cœur. Habitué à regarder les êtres et les choses, il tire des paysages canadiens et de nos mœurs une leçon d’énergie.

M. Gaston Deschamps, un ami du Canada, et qui nous avait déjà rendu visite, parla au nom de la presse française. Il a été charmé, si loin de son pays, de retrouver dans nos chansons les refrains de la France. C’est un écho qui se prolonge, un peu de notre patriotisme. Elles ont bercé nos résistances.

Militairement, le général Lebon but à l’armée canadienne : et Louis Blériot prononça