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SOUVENIRS

Présenter un orateur étranger, disait-il, n’est pas facile. Il faut l’avertir de certaines différences, le prémunir contre des réactions qu’il ne redoute peut-être pas. Ce sont là précautions inutiles lorsqu’il s’agit d’un Canadien français. Au surplus, le conférencier que vous allez entendre est chez lui dans cette École où, il y a quelques années, Anatole Leroy-Beaulieu l’accueillait. Pourquoi n’est-ce pas ce maître regretté qui lui dit ce soir : « Vous avez la parole. »

Après avoir remercié M. Étienne Lamy de la sympathie qu’il m’avait prodiguée, je m’excusais de traiter un sujet austère : L’avenir des relations entre la France et le Canada. En 1884, Hector Fabre commençait ainsi, à la Société de géographie de Paris, une conférence sur le Canada : « Si nous aimons la France, nous redoutons, je le confesse, les Parisiens et, je le dis plus bas, nous redoutons les Parisiennes… Nous nous sentons désarmés devant votre ironie, Messieurs ; nous tremblons de ne pas trouver grâce devant votre sourire, Mesdames. » Voilà bien, pour moi, disais-je, une raison de craindre, mais ce n’est pas la seule. Ici même, un de mes maî-