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L’INSTITUT SCIENTIFIQUE

comment la délégation de professeurs de Montréal et de Québec en Sorbonne, proposée par l’Université de Montréal et acceptée par l’Université de Paris, avait été inaugurée en 1925 par mon cours. Cette initiative entra tout naturellement par la suite dans l’activité de l’Institut scientifique. Repris après la guerre, le mouvement obéit aujourd’hui à un rythme régulier.

La liste des professeurs français invités par l’Institut est imposante. J’y relève près de deux cents noms.

J’évoque leurs figures sur lesquelles je ne veux pas mettre de noms, abandonnant au souvenir le soin de les préciser. Je ne m’y aventurerais d’ailleurs pas sans scrupule : comment se prononcer sur l’attachement que nous leur gardons et qui surgit de raisons toutes personnelles ?

***

Le trait qui caractérise l’œuvre de l’Institut, c’est donc la présence. Si j’ose tenter cette image dont la précision m’inquiète un peu, ses professeurs agissent comme des catalyseurs.

Mon expérience personnelle confirme cette idée. J’ai dit ailleurs combien les leçons de mon professeur de finances, M. René Stourm, m’avaient frappé et m’avaient été utiles. Je les suivais avec le plus vif intérêt. C’était pour moi une leçon d’enseignement, l’inappréciable apport d’une discipline : j’avais, comme pour bien d’autres cours, le sentiment, non seulement d’apprendre quelque chose, mais d’apprendre à apprendre en écoutant ce maître enseigner. Je lui prenais tout : son savoir, son expérience, son expression, sa méthode. Et mes cahiers fourmillaient de notes propres à