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DÉLÉGUÉ UNIVERSITAIRE

avocat auprès des Congrégations. Il est donc très au courant de nos désirs et de nos inquiétudes, si vraiment il en existe. Ses questions sont pertinentes. Il est d’avis que le Rescrit autorise l’affiliation des Collèges classiques. « Nous étions décidés à vous accorder votre Université : mais nous voulions en avoir des raisons sérieuses. En face de la grande université protestante de McGill, elle est nécessaire. » Il espère aussi, lui, que la bulle nous arrivera bientôt. Le reste de la conversation, puisque nous tenons un si précieux témoin, tente d’éclairer l’œuvre que nous avons poursuivie à Montréal.

Le cardinal Sbarretti, préfet du Saint-Office, naguère délégué au Canada, connaît nos volontés et nos craintes. Il prête intérêt à nos démarches. Nos problèmes financiers le préoccupent : comment vivra cette université tout à côté de McGill ? L’aide promise par l’Institut Rockefeller l’impressionne : il y revient au moment où nous prenons congé. Il nous confie de porter au Congrès d’Oxford nos préoccupations spirituelles.

Le cardinal Vanutelli connaît le Canada. Comme légat papal, il a participé, en 1910, au Congrès eucharistique de Montréal. Il se rappelle son entrée triomphale au pays quand tous les clochers de nos paroisses dressés le long du Saint-Laurent le saluaient éperdument. Tutti sono francesi répètent ceux qui l’accompagnaient dans cette montée royale.

Quelle vitalité nous retrouvons chez ce vieillard de quatre-vingt-cinq ans, lumineux d’entrain. Nous lui rappelons la prochaine réunion de la Congrégation des Études où nos intentions seront pesées. Il n’y va plus guère ; mais, pour le Canada