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MON NOUVEAU POSTE


En novembre 1919, un incendie avait ravagé l’immeuble universitaire de la rue Saint-Denis, au moment même où l’Université se disposait à y abriter son indépendance. Le cadre n’était pas détruit. On se consola d’un malheur qui permettrait d’utiliser mieux le maigre espace où l’on se sentirait bientôt contraint jusqu’à la gêne.

L’ancienne salle des promotions disparut dans la réfection ; elle laissait des regrets. Placée au sommet de l’édifice, longue à atteindre par un escalier à plusieurs paliers, elle était tout de même sympathique avec son estrade minuscule et ses galeries latérales d’où fusait la gaieté des carabins. De dimensions assez spacieuses, elle conviait des auditoires d’élite les soirs de gala.

On y entourait des conférenciers venus d’Europe, Ferdinand Brunetière, René Doumic, et les professeurs de littérature que nous dispensait la générosité des Messieurs de Saint-Sulpice. Elle n’est plus qu’un souvenir pour ceux qui l’évoquent comme moi et qui revivent ses clartés, propices à une sorte d’intimité collective. À sa place, on installa deux étages offerts aux sciences et à la médecine, et des corridors sans enchantement.

Au premier, une salle de moindre importance mais fort agréable, n’eût été le jour douteux de la rue Notre-Dame de Lourdes, servait aussi aux conférences publiques données sous les auspices de sociétés savantes et même à des cours réguliers, en particulier ceux de la Faculté des arts qui, en ce